L'atmosphère est toujours à la suspicion entre les deux camps, chacun revendiquant la victoire et accusant l'autre de fraude. La plupart des observateurs craignent toujours une crise post-électorale. Alors qu'en 2002, Marc Ravalomanana avait fait descendre ses partisans dans la rue avant de s'autoproclamer président, ce sont les militaires qui avaient remis le pouvoir à Andry Rajoelina après d'impressionnantes manifestations.
Les forces militaires craignent-elles de nouveaux troubles, après le scrutin ? Non, assure le colonel Florens Rakotomahanina, commandant de la gendarmerie nationale dans la capitale malgache. « La loi est claire, assure celui-ci. Toute manifestation non autorisée est interdire. » Quel que soit le camp qui gagne et celui qui proteste, les militaires assurent n'avoir aucun camp politique.
Egocentrisme politique
En attendant, si les rues restent paisibles à Antananarivo, les journaux ont déjà adopté un ton particulièrement tendu.
Dans un taxi, au coeur du quartier des ministères, le chauffeur se souvient des deux dernières crises qu'il a connues. « Le problème de Madagascar, ce sont les politiques, croit-t-il savoir. Ils ne savent pas conjuguer jusqu'à « ils » et restent toujours bloqués sur « je ». Ils défendent leur argent, pas la population. »