Ce sont trente corps qui ont été découverts, selon le procureur de Bangui qui s'est rendu sur les lieux mercredi après avoir été alerté par des riverains, des Banguissois eux-mêmes intrigués par l’odeur persistante.
Des cadavres - en décomposition depuis trois à cinq jours - étaient donc jetés à l'air libre sur environ 200 mètres de part et d'autre de la route qui monte sur la colline des Panthères, sur les hauteurs de Bangui. Un secteur sensible de la capitale où se trouvent des installations radiophoniques. La zone est surveillée par l'armée, interdite au public et aux véhicules civils, et située non loin du camp de Roux, où sont installés la garde présidentielle et le chef de l'Etat.
Ni femmes ni enfants ne figuraient parmi les victimes, mais uniquement des hommes adultes. Selon les premiers éléments de l'enquête, ces hommes auraient été torturés avant d'être assassinés. La plupart des corps portent des plaies, des blessures faites à l'armes blanche, ou étaient mutilés. D’autres corps étaient ligotés quand ils ont été retrouvés.
Ont-ils été tués par balle ou à l'arme blanche ? L'état des corps ne permettait pas de le dire de prime abord, mais aucune douille n'a été trouvée sur place.
Le procureur indique aussi que si des coups de feu avaient été tirés, cela aurait alerté les autorités ou les officiels étrangers qui habitent non loin de là. Selon lui, ces hommes, morts depuis trois à cinq jours, ont été tués ailleurs et jetés sur place.
L'enquête a été confiée aux gendarmes, et le procureur lance un appel à témoin.