Le commandant Herminio Dos Santos Frernandes avait apparemment « l’intention claire » de s’écraser. Peu avant le drame, le commandant de l’avion mozambicain s’est enfermé à double tour dans le cockpit, empêchant son copilote de venir l’assister alors que le crash était imminent.
La description des enregistrements de vol, révélés hier par le directeur de l’Institut de l’aviation civile mozambicaine, sont accablants. Alors que l’avion chute, on entend dans la cabine de pilotage le cri des signaux d’alerte, mais aussi des coups sourds sur la porte du cockpit. Une voix supplie alors le commandant d’ouvrir.
L’enquête préliminaire a de plus révélé que l’altitude et la vitesse de l’avion ont été modifiées manuellement trois fois de suite, juste avant l’accident. L’accélération était contrôlée par le commandant tout au long de la chute : le pilote était donc conscient que le drame était inévitable.
Une compagnie sur la liste noire de l'UE
La compagnie Mozambican Airlines est sur la liste noire de l’Union européenne. Mais l’appareil, construit au Brésil, était le plus récent de toute sa flotte et ne présentait aucun problème technique apparent, selon les déclarations des enquêteurs namibiens. L’enquête se poursuit alors que rien ne semble expliquer le geste du pilote.
L’identification des victimes, originaires du Mozambique, de l’Angola, du Portugal, du Brésil, de France et de Chine, est en cours et devrait se poursuivre jusqu’au mois de janvier. Seulement une dizaine de personnes ont été identifiées sur 33 victimes.
■ AUDIO : Des précédents dans l'histoire de l'aviation
S'il venait à être confirmé, le geste stupéfiant du pilote de l'avion écrasé le 29 novembre dernier ne serait pas inédit. Robert Galan, ancien pilote devenu expert en accidents aériens, a notamment publié On a retrouvé les boîtes noires, aux éditions Privat. Ci-dessous en audio, ses explications.