« Nelson Mandela était un homme à l'honneur incomparable, à la force inépuisable et à la détermination sans faille, un saint pour beaucoup et un héros pour tous ceux qui chérissent la liberté et la dignité humaine » avait déclaré l’acteur Morgan Freeman qui avait incarné Mandela en 2009 dans le film Invictus de Clint Eastwood. Dans une semaine, le 18 décembre, sortira dans les salles françaises Mandela, un long chemin vers la liberté du Britannique Justin Chadwick avec Idriss Elba dans le rôle principal. Ce biopic raconte la vie de Nelson Mandela de son enfance à son élection, en 1994. Le producteur du film Anand Singh a porté ce projet a bout de bras pendant 21 ans, plus précisément depuis 1989, l’année où il a découvert l’autobiographie de Mandela.
Pour le sculpteur sénégalais Ousmane Sow qui fera demain, mercredi 11 décembre, son entrée à l’Académie des Beaux-Arts à Paris, avec Mandela c’est un membre de la famille qui est parti. « Toutes les sculptures que j’ai faites représentent des hommes qui combattent, la non-soumission. Mes sculptures, c’était l’imaginaire. Mandela, c’était la réalité. »
La culture a été très présente dans le parcours du plus célèbre prisonnier politique au monde. Même dans une Afrique du Sud sous l'apartheid et strict régime de censure, les artistes se sont mobilisés pour Mandela. Beaucoup étaient aussi en exil à l'étranger et relayaient la lutte contre ce régime ségrégationniste. Le plasticien Bruce Clarke, qui oeuvrait en France dans les années 80 dans les comités anti-apartheid, se souvient :
En 1995, après la sortie de son film Une Saison blanche et sèche, adapté du roman d'André Brinck sur l'Afrique du Sud sous l’apartheid, la réalisatrice martiniquaise Euzhan Palcy avait été invitée une semaine par Nelson Mandela. La cinéaste, proche par ailleurs d'Aimé Césaire, avait tourné une interview exclusive qui est restée dans ses archives, mais qui devrait bientôt être rendue publique, puisqu'Euzhan Palcy annonce sur RFI vouloir diffuser désormais ces images.
Le chanteur Johnny Clegg était l'un de ces artistes à porter le flambeau de la lutte, en Afrique du Sud malgré la censure, et hors des frontières, mobilisant d'autres chanteurs et sensibilisant l'opinion internationale. Après la libération de Nelson Mandela, puis son élection à la présidence en 1994, la scène culturelle a pu s'épanouir... Même si la danseuse et chorégraphe Robyn,Orlin reconnaît que les moyens n'étaient pas forcément au rendez-vous, et pour cause :
Presque vingt ans après son élection à la présidence, les jeunes artistes sud-africains, enfants pendant l'Apartheid, ou même à peine nés, savent ce qu'ils doivent à l'héritage de la lutte contre l'Apartheid, et à la figure de Nelson Mandela. Sur le disque Under Madiba Skies, du groupe français Gran Kino, quatre jeunes chanteurs sud-africains s'approprient les mots du discours d'investiture de Nelson Mandela. Ayanda Nhlangothi chante en zoulou, xhosa et anglais. « Je souhaite être une de ces représentations de ce qui était né grâce à sa lutte. Je souhaite porter la lumière que Mandela a allumée pour nous tous. Et j’espère que je puisse contribuer à ce qu’il y ait de la justice. »
Espoir, réconciliation, avenir et renouveau... Autant de mots chantés par ces jeunes artistes, et qui resteront à jamais associés à l'icône Mandela.
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