Ce dimanche, l’Union africaine ressemblait à l’Union africaine. Hormis quelques portraits et de nombreuses roses blanches, des films ou citations projetés de manière anarchique et une dizaine d’enfants venus avec leurs parents, on aurait presque pu se croire à une réunion classique.
Après les hymnes, la cérémonie a toutefois démarré avec une série de prières. Et puisque Nelson Mandela croyait en la diversité, cinq représentants de différentes religions se sont exprimés. Puis l’ambassadeur sud-africain s’est lancé dans une très longue description du combat et de l’incarcération du leader de l’ANC, ne pipant mot sur son mandat de président.
Des orateurs inattendus sont aussi montés à la tribune, comme l’ambassadeur iranien au nom du mouvement des non-alignés, ou celui de Russie. Revenant au programme, le représentant de la République Démocratique du Congo, doyen des ambassadeurs, a à son tour répété le parcours du défunt.
Ni joyeuse ni recueillie, la cérémonie ressemblait surtout à un passage obligé pour l’institution, les discours n’apportant rien de nouveau aux hommages de ces derniers jours. Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission, mais aussi ancienne ministre de Mandela, a donné un peu plus de hauteur, en le replaçant enfin dans le contexte africain : « Mandela est non seulement le fruit du combat de la jeunesse sud-africaine, mais plus généralement de la lutte, de l’unité et de la solidarité africaine dans son ensemble ».
Avant une dernière prière, Hailemariam Desalegn, Premier ministre éthiopien et président en exercice de l’UA, a fait court, précisant qu’il ne voulait pas pleurer une icône, mais célébrer l’humanité.