Les images, que RFI a pu consulter et qui ont été brièvement diffusées par la télévision nationale malienne, sont insoutenables. Dans la fosse commune de Diago, on trouve des treillis militaires. Ces images montrent également une pièce d’identité, celle d’un jeune officier malien « béret rouge », c'est-à-dire parachutiste, porté disparu depuis fin avril 2012.
Dans la même fosse commune, on voit des crânes humains, les yeux bandés ; des squelettes menottés comme si c’est enchainées et menottées que les mêmes personnes avaient été tuées, avant d’être jetées dans la même fosse.
Le charnier de Diago a été découvert grâce à la témérité du juge Yaya Karembé. Il a récemment interrogé des proches du général Amadou Sanogo, qui ont fini par craquer et indiquer l’endroit où des militaires parachutistes - communément appelés « bérets rouges » - ont été enterrés.
En attendant la confirmation par analyses, le charnier découvert contiendrait bien des corps de « bérets rouges » accusés de tentative de contre-coup d’Etat, fin avril 2012. L’homme fort du Mali était, à l’époque, Amadou Sanogo. Depuis la semaine dernière, il est arrêté justement pour cette affaire.
Selon des sources proches de l’enquête, on souligne que les militaires arrêtés, grâce auxquels le charnier a été découvert, sont de très proches collaborateurs d’Amadou Sanogo. Une autre question se pose : existerait-il d’autres charniers ?