Les participants au troisième Forum des citoyens de l’alternance (Focal) ont achevé leurs travaux avec un seul leitmotiv : empêcher toute manipulation opportuniste de la Constitution burkinabè.
→ A (RE)ECOUTER : Augustin Loada, professeur de droit et de sciences politiques (Invité Afrique du 14 août 2013)
Se référant à une étude du bureau ouest-africain des Nations unies, le professeur Augustin Loada, directeur exécutif du Centre pour la gouvernance démocratique, estime que « le cadre institutionnel actuel du Burkina Faso est propice au respect de la Constitution » par le président Blaise Compaoré.
La menace du boycott
Quant à Luc Marius Ibriga, président du Forum, il appelle à la création d’un large mouvement citoyen contre la modification de l’article 37, limitant le mandat présidentiel. « Le Focal tient à affirmer ici qu’il rejette toute mascarade plébiscitaire ayant pour but d’installer le pouvoir à vie au Burkina Faso », insiste Luc Marius Ibriga. « Dans ce sens, il opposera le boycott à tout référendum », affirme-t-il. Boycott qu’il étend à « tout scénario qui permettrait au président Compaoré de rester au pouvoir après 2015 ».
« De tels stratagèmes sont inconstitutionnels et illégitimes, et c’est à bon droit que nous pourrons, sur le fondement de l’article 167 de la constitution, leur opposer la désobéissance civile », a prévenu Luc Marius Ibriga.
→ A CONSULTER : La Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance (ratifiée en 2010 par le Burkina Faso)
Selon le président du Focal, le Burkina Faso vit aujourd’hui une situation « pré-insurrectionnelle » et seul le respect de la règle du jeu démocratique peut permettre au pays d’échapper au spectre de l’instabilité.