Burkina Faso: le Focal demande à Compaoré de ne pas s’accrocher au pouvoir

« Le Burkina Faso après l’élection présidentielle de 2015 ». C’était le thème choisi par les organisations de la société civile réunies au sein du Forum des citoyens de l’alternance (Focal). Elles ont réfléchi aux voies et moyens de réaliser une alternance démocratique et pacifique en 2015, fin du dernier mandat du président Blaise Compaoré. Pour elles, l’essentiel est « d’empêcher la révision de l’article 37 ».

Les participants au troisième Forum des citoyens de l’alternance (Focal) ont achevé leurs travaux avec un seul leitmotiv : empêcher toute manipulation opportuniste de la Constitution burkinabè.

→ A (RE)ECOUTER : Augustin Loada, professeur de droit et de sciences politiques (Invité Afrique du 14 août 2013)

Se référant à une étude du bureau ouest-africain des Nations unies, le professeur Augustin Loada, directeur exécutif du Centre pour la gouvernance démocratique, estime que « le cadre institutionnel actuel du Burkina Faso est propice au respect de la Constitution » par le président Blaise Compaoré.

La menace du boycott

Quant à Luc Marius Ibriga, président du Forum, il appelle à la création d’un large mouvement citoyen contre la modification de l’article 37, limitant le mandat présidentiel. « Le Focal tient à affirmer ici qu’il rejette toute mascarade plébiscitaire ayant pour but d’installer le pouvoir à vie au Burkina Faso », insiste Luc Marius Ibriga. « Dans ce sens, il opposera le boycott à tout référendum », affirme-t-il. Boycott qu’il étend à « tout scénario qui permettrait au président Compaoré de rester au pouvoir après 2015 ».

« De tels stratagèmes sont inconstitutionnels et illégitimes, et c’est à bon droit que nous pourrons, sur le fondement de l’article 167 de la constitution, leur opposer la désobéissance civile », a prévenu Luc Marius Ibriga.

→ A CONSULTER : La Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance (ratifiée en 2010 par le Burkina Faso)

Selon le président du Focal, le Burkina Faso vit aujourd’hui une situation « pré-insurrectionnelle » et seul le respect de la règle du jeu démocratique peut permettre au pays d’échapper au spectre de l’instabilité.

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