A la mi-journée, Fidèle Babala était encore détenu au parquet général de Kinshasa dans l’attente d’être transféré vers La Haye et la Cour pénale internationale (CPI). Des députés du Mouvement de libération du Congo (MLC) et le président de l’Assemblée nationale se sont rendus sur place pour s’enquérir de sa situation. L’ancien directeur de cabinet de Jean-Pierre Bemba et député du MLC a donc été arrêté chez lui, la nuit dernière. Un peu après minuit, des hommes armés et cagoulés l’ont interpellé à son domicile.
Les autorités congolaises se sont uniquement chargées d’exécuter le mandat d’arrêt émis par la Cour pénal international, a affirmé le porte-parole du gouvernement Lambert Mendé. « C’est une procédure normale. Il est tout à fait possible d’interpeller quelqu’un chez lui dans la nuit s’il n’a pas été possible de le faire avant », a confirmé Paul Madidi, représentant de la CPI au Congo, joint par RFI.
Fidèle Babala n’est pas le seul visé par un mandat d’arrêt de la CPI, qui confirme quatre arrestations dimanche après-midi.
Selon un communiqué officiel de la CPI, ont également été arrêté, samedi soir, l’avocat de Jean-Pierre Bemba, Me Aimé Kilolo-Musamba, interpellé à l’aéroport de Bruxelles. Tout comme son assistant juridique Jean-Jacques Mangenda Kabongo, arrêté aux Pays-Bas. Enfin, Narcisse Arido, un témoin cité à comparaître par la défense, a été arrêté en France.
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Selon le communiqué de la CPI, les quatre prévenus sont accusés de « subornation de témoins devant la CPI » mais aussi de falsification de documents. « Les suspects auraient constitué un réseau aux fins de produire des documents faux ou falsifiés et de corrompre certaines personnes afin qu’elles fassent de faux témoignages dans l’affaire concernant M. Bemba », souligne le communiqué.
La date de la comparution des quatre prévenus devant la CPI n’a pas encore été précisée. Ils risquent jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.
Le procès de Jean-Pierre Bemba Gombo, président et commandant en chef présumé du Mouvement de libération du Congo, s’est ouvert le 22 novembre 2010. Il est jugé pour crimes sexuels, crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis lors des incursions de ses troupes en République centrafricaine pendant la période allant du 25 octobre 2002 au 15 mars 2003.