Ce samedi matin, ils étaient quelques centaines à vouloir marcher vers le centre-ville de Luanda. Certains militants de l’Unita avaient emporté la Constitution, qui garantit le droit de manifester. D’autres portaient des tee-shirts appelant à la fin des enlèvements et des tortures. Mais une fois de plus, le pouvoir était trop fort. « Des gaz lacrymogènes, des chevaux, des brigades canines, la police antiémeute et des unités à moto, ils ont fait fuir les gens... », déplore Alcidès Sakala, le porte-parole de l’Unita, le principal parti d'opposition.
L’Unita avait convoqué la manifestation pour protester contre la mort de deux opposants au régime. Après des mois de silence, la justice angolaise a fini par reconnaître qu’ils ont été enlevés et probablement tués. Des membres des services secrets pourraient être impliqués.
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Une belle occasion pour rappeler le mécontentement croissant contre le régime du président angolais. « Nous n’avons pas seulement reçu des messages d’encouragement, mais bien l’approbation des autres partis politiques. Et nous savons qu’il y a beaucoup de membres du MPLA qui nous soutiennent », affirme Isaias Samakuva, le président de l’Unita.
Reste qu’il est trop tôt pour parler de victoire pour l’opposition. Car sur le terrain, ce ras-le-bol ne se voit pas. Et ce samedi matin un autre parti, créé par un dissident de l’Unita, a annoncé que l’un de ses militants avait été tué par une unité de sécurité présidentielle lors d’une autre action de protestation.
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