C'est une notion qui a cours au sein des think-tanks ou encore parmi les chercheurs et les experts internationaux, depuis une dizaine d'années. La situation pré-génocidaire correspond à une série de violations des droits de l'homme qu'on a retrouvée à l'origine des différents génocides de l'Histoire, comme les violences systématiques contre une communauté désignée, les campagnes de haine tolérées par l'Etat contre les membres d'un groupe ou encore la discrimination contre telle ou telle population. Une liste très longue qui constitue une échelle d'alertes.
Pour le cas de la Centrafrique, un certain nombre de paliers ont donc été franchis. En parlant de « situation prégénocidaire » le diplomate américain a ainsi sonné l'alarme sur un pays qui ne constitue pas une priorité sur l'agenda diplomatique américain.
Pour Douglas Yates, chercheur à l'American Graduate School de Paris, c'est avant tout un message adressé aux décideurs de Washington - politiques et financiers - pour qu'ils acceptent de financer un soutien logistique à la MISCA ou son entraînement. La force africaine a en effet la préférence de Washington qui ne croit pas, pour l'instant, à une force onusienne de maintien de la paix et qui n'a pas les moyens d'intervenir directement.
Joint par RFI, l'archevêque de Bangui, Mgr Nzapalinga, considère qu’il y a des prémices auxquelles il faut faire attention. Il appelle également à la responsabilité des Centrafricains pour éviter le pire.
Pour l'imam de Bangui, Omar Kobine Layama, le risque de génocide est réel, mais le terme « pré-génocidaire » dépasse la réalité sur le terrain.