Francis Collomp, otage français au Nigeria, est libre

L'ex-otage français Francis Collomp, enlevé au Nigeria le 19 décembre 2012, a quitté le Nigeria ce dimanche soir pour Paris. Arrivé à Abuja dans l'après-midi après avoir échappé à ses ravisseurs jihadistes, Francis Collomp a décollé de l'aéroport international d'Abuja à bord d'un avion médicalisé, accompagné par le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. 

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Francis Collomp irait bien, mais il semble fatigué, selon un journaliste du service Hausa de RFI qui a pu l'apercevoir à Kaduna à la mi-journée.

Fin septembre, dans la vidéo que le groupe islamiste Ansaru avait postée sur Internet, on le voyait avec une barbe et il semblait déjà faible. Il faut savoir que Francis Collomp a notamment des problèmes au coeur.

Cet après-midi, il a été conduit à Abuja, la capitale fédérale nigériane, où il a subi des examens dans la clinique d’une entreprise française.

Les conditions de sa libération demeurent pour le moment assez floues. Quand il s’est évadé, le Français se trouvait détenu dans les environs de Zaria, une ville située au sud de Kano, la grande mégalopole du Nord.

D'après une source diplomatique, il aurait profité d’un moment d’inadvertance de ses geôliers qui priaient, alors que la porte de sa cellule était ouverte. Quand ces derniers se sont aperçus que leur otage n'était plus là, il y aurait eu des coups de feu.

D'autres sources affirment que sa fuite aurait été favorisée par des échanges coups de feu entre des soldats de l'armée nigériane et les islamistes qui le détenaient. Mais du côté des militaires nigérians, on ne confirme pas s’il y avait ou non une opération en cours.

Selon nos informations, le Français, une fois sorti, aurait couru et pris une moto-taxi, qui l'aurait conduit au poste de police central de Zaria, à 80 km au nord de Kaduna. C'est dans cette localité qu'il a  été remis au personnel diplomatique français venu le récupérer pour le transférer à Abuja, où est attendu le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

Un enlèvement revendiqué par Ansaru

Ingénieur et bientôt âgé de 64 ans, Francis Collomp travaillait pour l'entreprise Vergnet, spécialisée dans la distribution d'eau potable et d'éoliennes. Sa résidence avait été attaquée par une trentaine d'hommes armés.

Le rapt avait ensuite été revendiqué par Ansaru, un groupe dissident de la secte islamiste Boko Haram qui mène une insurrection contre le pouvoir du Nigeria.

Le mouvement avait justifié l'enlèvement par « la position du gouvernement français et des Français contre l'islam et les musulmans ». Le groupe avait évoqué l'intervention militaire au Mali et la loi de 2011 contre le port du voile intégral en public en France.

Fin septembre, les ravisseurs avaient diffusé une vidéo de Francis Collomp dans laquelle ce dernier lisait un texte en anglais et appelait les gouvernements français et nigérian à ouvrir des négociations avec Ansaru, en vue de sa libération.

Soulagement

François Hollande se trouvait à bord de l'avion qui l'emmenait pour une visite d'Etat en Israël lorsqu'il a annoncé la nouvelle de la libération de Francis Collomp. Le président a joint l'ex-otage par téléphone ainsi que sa famille.

Du côté des proches, c'est évidemment le soulagement. « Je suis restée bouche bée, je ne réalise pas encore, c'est la joie », s'est réjouie Anne-Marie Collomp, l'épouse de Francis Collomp.

Soulagement de la famille bien sûr, mais aussi de tous ceux qui l'on soutenu, comme l'explique la secrétaire générale d'Otages dans le monde, l'association créée par l'ex-otage Jean-Louis Normandin.

 

Verbatim : François Hollande
«Des Français qui font honneur aux Français»

« Cet homme a fait preuve d’un courage exceptionnel. Pas simplement parce qu’il a été retenu en captivité pendant un an, mais parce qu’au péril de sa propre existence, il a pu saisir une occasion, et ensuite, dans des conditions qui peuvent être celles d’un livre d’aventures, il a été capable de retrouver la liberté, et maintenant la sûreté.

Je suis fier de lui, parce que c’est un homme qui a été capable de tenir bon et dans les paroles que nous avons échangées – j’étais dans le ciel entre la France et Israël, et il était arrivé, protégé par nos propres éléments -, et il était capable de parler clairement, nettement, et de ce qu’il avait vécu, et de ce qu’il venait de vivre. Voilà. Il y a des Français qui font honneur aux Français. »

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