Retour de l’école pour les enfants du centre, âgés de 4 à 12 ans. Parmi eux, des « enfants sorciers » originaires du nord du Bénin. Ils sont nés par le siège, les pieds ou ont sorti les dents du haut en premier, et pour cela ils devaient être tués, comme l’explique Paul Yasse Goungbe, le directeur : « Lorsqu’ils sont dits "sorciers", cela veut dire qu’ils portent malheur non seulement pour la famille, mais pour la communauté. Alors c’est un rituel, un infanticide rituel qui finit par emporter ces enfants-là de façon vraiment horrible. Il y a des bourreaux, spécialistes de ces rites, et ces enfants sont emmenés dans une brousse, fouettés contre de grands arbres comme un sacrifice ».
Sauvés, car adoptés à l'étranger
Ceux qui en réchappent sont le plus souvent confiés par leur mère à une institution religieuse. Arrivés ici, on ne leur raconte pas leur histoire pour les protéger. Florent Koudoro, éducateur : « J’accueille, je protège mais je n’ai pas le pouvoir de dire "s’il vous plaît, arrêtez". Parce qu’on dit que c’est un phénomène culturel, c’est difficile à enlever, il n’y a pas de répression en tant que telle et ça continue. Nous, on ne fait que sauver quelques uns de là ». Et sauver ces enfants, c’est les faire adopter à l’étranger.