Algérie : l'appel du FLN pour un 4e mandat de Bouteflika contesté sur la forme

Le Front de libération national (FLN) a appelé vendredi 8 novembre le président algérien Abdelaziz Bouteflika à se représenter pour un quatrième mandat lors des élections présidentielles du mois d’avril prochain. Alors que le président n’est pas apparu en public depuis la fin de son hospitalisation en France, ce soutien n’est pas le premier du genre.

Cette fois, ce sont les représentants locaux du parti qui l’ont demandé. Le FLN confirme qu’il souhaite qu’Abdelaziz Bouteflika se présente pour un quatrième mandat. Mais l’appel officiel de ce vendredi n’est que le nouvel épisode d’une longue série.

Le 26 octobre, le secrétaire général du parti majoritaire, Amar Saadani, avait déjà affirmé que le président était le candidat officiel du FLN. Une semaine plus tard, c’est le Rassemblement national démocratique (RND), le deuxième parti de l’alliance présidentielle, qui a annoncé son soutien officiel au président.

Grincements de dents au FLN

Mais au sein du FLN, si la possible candidature du président actuel n’est pas contestée, c’est la méthode du nouveau secrétaire général qui fait grincer des dents. Des membres du parti rappellent que c’est au Comité central du parti de choisir le candidat et ils dénoncent des pressions.

L’ancien porte-parole du parti, Aïssi Kassa, affirme même qu’il ne sait pas si Abdelaziz Bouteflika veut se représenter ou s’il en a la capacité. Car même si le président fait des apparitions régulières à la télévision depuis la fin de son hospitalisation, il n’a pas encore été vu en public. Et il n’a toujours pas pris la parole.

Un choix par défaut ?

Corruption institutionnalisée, justice inefficace, jeunesse désabusée, voilà l’état des lieux que faisait le journal El Watan samedi, pendant son grand débat. dont le thème était «le statut quo autoritaire : quel impact pour l'Algérie ?».

Alors l’appel pour un quatrième mandat a fait sourire. Pour le juriste Mouloud Boumghar, quel que soit le candidat, le résultat reste le même. «Quelles que soient les options dont on parle, on ne parle que d’options, de reproduction du système politique qui est militarisé, qui est répressif et qui est un système qui ne tolère pas l’exercice des libertés au-delà d’un certain périmètre très restreint » déclare à RFI le juriste.

Le politologue Mohamed Hachemaoui estime que si le choix de Bouteflika semble s’imposer, c’est parce qu’aucun consensus n’existe sur un autre candidat : « S’ils décident tout de même de reconduire Bouteflika, c’est qu’ils n’ont pas trouvé pour le moment une solution alternative. Donc, le coup d’Etat permanent continue, sous l’apparence d’un président omnipotent, alors qu’il n’est visiblement pas en mesure de gouverner ».

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