98 milliards de francs CFA, près de 150 millions d’euros. Cette somme correspond selon un avocat, à l’addition de tous les versements effectués depuis 10 ans sur 24 comptes bancaires trouvés à Monaco. Sur ces 24 comptes, un seul appartient à Karim Wade.
La plupart sont au nom de plusieurs membres d’une riche famille libanaise, la famille Bourgi, dont Bibo Bourgi est l’un des coaccusés de Karim Wade. Cet homme d’affaires est soupçonné par la CREI de n’être qu’un prête-nom de l’ancien ministre. Et selon une source proche de l’enquête, des éléments solides l’attestent.
« Manœuvre grossière et ridicule »
Pour les avocats de Karim Wade au contraire, cette seconde mise en demeure n’est qu’une « manœuvre grossière et ridicule » pour maintenir leur client en détention provisoire parce que selon eux, l’accusation n’a aucune preuve pour étayer la première accusation dont le délai expire jeudi prochain.
« Ce qui est le plus scandaleux, expliquent-ils, c’est que cette deuxième mise en demeure n’a aucun fondement juridique puisqu’il n’y a aucun élément nouveau, la première accusation couvrant la deuxième ».
Ils dénoncent également le procédé qui consiste à additionner tous les versements sans tenir compte des retraits et le tout sans la moindre audition lors d’une enquête préliminaire. « Rien de tout cela n’est sérieux », protestent-ils. Ils s’attendent à présent à une nouvelle inculpation et un nouveau mandat de dépôt qui maintiendra Karim Wade derrière les barreaux pour 6 mois encore.
Ce mardi et pour la première fois, Karim Wade doit être entendu par la Commission d’instruction de la CREI concernant cette fois le fond de la première accusation, celle qui porte sur 694 milliards de francs CFA.