Avec notre envoyée spéciale à Ouagadougou, Carine Frenk
Quand il est arrivé dans le camp de Sag-Nioniogo, Hama a eu un choc : il pensait retrouver « ses frères touaregs » comme il dit. Il a été surpris de trouver ici des Songhaï et il ne l’a pas accepté au début. « Ca m’a rappelé des souvenirs, j’avais vu des gens couchés sur le goudron ayant perdu la vie, des femmes avec leurs enfants courraient partout. Et là, je me retrouve dans un camp de réfugiés et je trouve ces mêmes personnes qui m’ont fait quitter le nord. Ca m’a beaucoup touché, car je savais que les problèmes allaient perdurer. »
A Sag-Nioniogo, les réfugiés se sont installés par communautés : peaux blanches d’un côté, peaux noires de l’autre. Mais aujourd’hui, plus personne ne parle de tension. La méfiance est retombée, comme l’explique Maïga Abdouramane, responsable de la communauté songhaï : « Avec les représentants touaregs, on a organisé des séances de dialogue ».
Les camps peuvent-ils devenir des laboratoires de la réconciliation ? Le regard de Hama, en tout cas, a commencé à changer. « Au début, je ne voulais pas les fréquenter. Maintenant, j’ai quelques amis et quand on se rencontre, notamment dans les lieux de distribution, on commence à discuter. Cela a emmené un peu d’amour entre nous. »