Une annonce quasi officielle
Le « RTS,S », c’est son nom, décrit pour la première fois en 1995, fait partie du groupe de quelques vaccins contre le paludisme potentiellement intéressants. Le groupe pharmaceutique GSK certifie que le sien est le plus avancé et d’après les résultats présentés, son efficacité semble relativement prometteuse. Sur quelque 15 000 enfants suivis, la première vaccination est efficace pour moins de la moitié de ceux d’entre eux, âges de 5 à 17 mois, et pour un nourrisson de quelques semaines sur quatre. Une protection relativement faible donc et pour une durée finalement assez courte, un an et demi seulement.
Des résultats encourageants
Les chercheurs parlent de résultats encourageants, ce qui veut dire en fait que les essais doivent se poursuivre. Les progrès sont là, c’est vrai, mais trop insuffisants selon certains. Il faut rappeler que l’étape précédente de l’essai pour ce vaccin, en mars dernier, avait enregistré des résultats assez décevants. Une couverture de 43,6% pour la première année tombant progressivement les trois années suivantes jusqu’au chiffre de 0% d’efficacité. Pourtant, GSK annonçait déjà l’année dernière que le « RTS,S » serait commercialisé en 2015. La société pharmaceutique précise qu’elle va poursuivre cet essai en incluant une dose de rappel après un an et demi. Dès l’année prochaine, un avis scientifique devrait être sollicité auprès de l’agence européenne du médicament avec pour principale cible les enfants d’Afrique subsaharienne. Et si tout va bien, l’espoir d’une recommandation de l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à l’horizon 2015 pour une commercialisation.
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Pas de réelle efficacité pour les jeunes enfants
Rappelons que le paludisme tue essentiellement de très jeunes enfants et pour l’instant le « RTS,S » n’a pas montré de réelle efficacité pour cette cible. C’est en tout cas l’argument qu’avancent certains spécialistes. Le taux de couverture chez les très jeunes, la première cible du paludisme, n’est pas suffisant et de trop courte durée. D’autres rétorquent que si l’on se place d’un point de vue de santé publique, un vaccin qui protège ne serait-ce que deux enfants vaccinés sur dix, c’est déjà ça de gagné même si ces mêmes enfants contractent la maladie deux ans plus tard. Et puis certains chercheurs parlent des autres essais en cours, intéressants, pas nécessairement plus protecteurs, mais avec des réponses encourageantes également et dont les populations ciblées sont peut-être mieux réfléchies. L’éventuelle commercialisation du vaccin de la firme britannique, promise d’ici deux ans, risque en tout état de cause de couper l’élan des cinq ou six études en cours.