C'est le président de l'Assemblée nationale qui s'exprimait, hier matin, devant les députés. Un homme d"Etat conscient de ses responsabilités à l'égard des citoyens nigériens. Dans son discours de rentrée, Hama Amadou a parlé de « sérénité collective », « d'exercice du pouvoir hors du champ de l'émotion », « des seules règles démocratiques au nom desquelles la classe politique nigérienne s'est si souvent battue ». Une référence à la mobilisation réussie contre leTazarché de l'ancien président Tandja.
Rupture
Mais, hier matin, Hama Amadou a également revêtu ses habits de chef du parti Moden Lumana. Il a ainsi confirmé clairement que la rupture avec ses anciens alliés PNDS était totale et définitivement consommée. Mais l'homme s'est voulu pacificateur : pas question de craindre pour autant une crise politique ; la Constitution nigérienne prévoit tous les cas de figure, y compris une cohabitation en cas d'opposition à l'Assemblée nationale. Une cohabitation qu'il aimerait tant provoquer.
Et, pour faire monter la pression, Hama Amadou n'a pas manqué de lancer quelques piques contre le chef de l'Etat et au gouvernement : « Le recours abusif à la force contre les adversaires politiques, est en soi un aveu de faiblesse ». La bataille politique au Niger est lancée : rendez-vous est pris pour le prochain vote du budget !