Rappelons qu'après Laurent Gabgbo et son épouse, Simone, Charles Blé Goudé est le troisième suspect à faire l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI pour les violences post-électorale de 2011.
La justice ivoirienne acceptera-t-elle que Charles Blé Goudé soit transféré à La Haye pour y être jugé ? Abidjan a « pris acte » de la décision de la CPI et répondra à la CPI « le moment venu », a déclaré le porte-parole du gouvernement ivoirien, Bruno Koné. De son côté, Hervé Gouaméné, l'un des avocats de Charles Blé Goudé, joint par RFI, se dit opposé à ce transfert.
« La CPI a émis un mandat d’arrêt pour des faits pour lesquels Charles Blé Goudé fait déjà l’objet de poursuites devant la juridiction répressive ivoirienne. De sorte que, pour nous, il y a un problème d’incompétence de la CPI puisque les statuts de Rome disent que la CPI a une compétence subsidiaire relativement aux juridictions nationales et donc, si le gouvernement de Côte d’Ivoire entend répondre favorablement à cette demande, nous allons donc plaider l’exception des compétences de la CPI ».
Il a, par ailleurs, tenu à souligner qu’en Côte d’Ivoire, il existe une Constitution, un code de procédure pénale qui garantissent également et suffisamment les droits de la défense. Des textes – espère l’avocat de Charles Blé Goudé – que les autorités ivoiriennes finiront par appliquer car, conclut-il « ces dernières n’ont pas forcément besoin du jugement de la CPI pour que les droits de la défense soient respectés ».