Ce lundi, les quelques 22 000 bureaux de vote du pays sont ouverts, de 8h (heure locale) à 18h. Les Camerounais inscrits sur les listes électorales, qui n’ont pas encore leur carte d’électeur, pourront retirer leur sésame directement sur le lieu du vote. Selon la loi, deux représentants de chaque parti politique, notamment, assistent au déroulé du scrutin.
Le dépouillement sera fait immédiatement après la fermeture des bureaux et se déroulera en public. Des procès verbaux seront établis et communiqués, une fois encore publiquement. En revanche, c’est Elecam, l’organe en charge du scrutin, qui publiera les résultats. Les délais officiels sont de 72 heures pour les municipales et de 20 jours, au plus tard, pour les législatives.
Plus de 12 000 observateurs nationaux ont été accrédités pour cette double élection et quelques 200 observateurs internationaux. Cette journée de lundi a été déclarée fériée et chômée, pour permettre aux Camerounais de se rendre aux urnes.
Sans grand enjeu
Avec 153 députés sortants sur 180 et l’essentiel des quelque 10 000 conseillers municipaux, le RDPC part ultra favori du scrutin. Au total, 29 partis sont en lice pour les législatives, 35 pour les municipales. Mais le parti-Etat du président Biya se retrouve sans adversaire dans 35 circonscriptions législatives. C’est dire s’il ne devrait pas être sérieusement inquiété.
L’enjeu du scrutin se trouve plutôt dans la recomposition du paysage politique côté opposition. Le SDF restera-t-elle la seconde formation du pays ? Le parti de John Fru Ndi gagnera-t-il la bataille du Nord-Ouest, fief historique du parti, où le SDF a été sérieusement battu lors des récentes sénatoriales ?
Autre enjeu : la montée des nouveaux partis. Le MRC de Maurice Kamto, un technocrate qui, chose rare, a démissionné du gouvernement, est par exemple le seul à affronter le RDPC dans le Mfoundi, où se trouve Yaoundé, pour les législatives. Autre interrogation dans le grand Nord : l’opposition tirera-t-elle profit de l’affaire Marafa, cet ancien ministre originaire du Nord, condamné à 25 ans de prison pour malversations et dont la chute aurait fait de nombreux mécontents contre le pouvoir central ?
Enfin, la participation et le bon déroulement du vote devraient retenir l’attention des observateurs nationaux et étrangers, dans un pays où les élections donnent systématiquement lieu à de graves accusations de fraudes, de la part de l’opposition.