Nigeria: l’ancien président Obasanjo chargé d’une mission de médiation au sein du PDP

Au Nigeria, le président Goodluck Jonathan, dont le premier mandat expire en 2015, multiplie les tractations pour préserver l'unité du parti majoritaire, le Parti démocratique populaire (PDP). Les dissidents menés par le gouverneur de l’Etat de Rivers menacent de faire sécession. L'ancien président Olusegun Obasanjo est chargé d'une mission de médiation et le président Jonathan devait recevoir une vingtaine de sénateurs dont sept frondeurs mardi soir.

Sept gouverneurs, une soixantaine de députés et une vingtaine de sénateurs du PDP sont entrés dans une fronde : ils ont mis sur pied un groupe dissident et menacent de faire sécession si leurs doléances ne sont pas prises en compte. La police a investi leurs locaux la semaine dernière, ce qui a exacerbé les tensions.

La situation est d’autant plus grave que les dissidents du PDP sont en situation de mettre en minorité le parti au pouvoir, en s’alliant aux partis d'opposition de la chambre basse. La presse nigériane leur prête même le projet d'activer une procédure de destitution à l'encontre du président Goodluck Jonathan, ce que nie avec véhémence le gouverneur de l'Etat de Rivers, Rotimi Amaechi. Ce chef de file du groupe dissident souhaite néanmoins interpeller le président : « Les dirigeants du Nigeria doivent reconnaître que nous avons des droits et qu'ils doivent être respectés. Le président ne peut pas autoriser la police fédérale à nous molester et à nous harceler. C'est ce qu'elle fait, même aux gouverneurs. La police est intervenue dans nos bureaux d'Abuja et les a cadenassés, au total mépris de la loi comme d'habitude. »

Nouveau congrès

Les politiciens frondeurs assurent avoir transmis une liste de demandes concrètes au président Jonathan . « Nous exigeons du parti qu'il organise un nouveau congrès, et nous souhaitons que l'actuel dirigeant du parti, Bamanga Tukur, soit mis hors course, explique Rotimi Amaechi. Nous en avons informé Goodluck Jonathan et nous attendons sa réponse ».

« Toutes les options sont sur la table », assurent les frondeurs, qui sont prêts à rejoindre les rangs de leur parti si le président fait suite à leurs demandes. Le cas échéant, ils menacent de faire sécession avec en ligne de mire les élections de 2015.

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