Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Les négociations s’ouvrent à Port-Harcourt au sud du Nigeria, mais c’est depuis Londres que les principaux acteurs des deux camps ont donné le ton.
Shell reconnaît sa responsabilité pour les deux fuites en 2008, mais conteste leur ampleur et le montant des indemnisations. La compagnie dit espérer parvenir à un « accord acceptable ».
Réparer le tort
De son côté, le cabinet d’avocats londonien Leigh Day rétorque qu’il fera tout pour obliger la compagnie pétrolière à réparer le tort causé qu’il a causé à ses clients.
Le cabinet représente 15 000 pêcheurs de la communauté de Bodo et prévient que si aucun accord n’est trouvé d’ici la fin de la semaine, l’affaire reviendra devant la Haute Cour de Londres.
Aucun nettoyage
Shell estime que les fuites totalisent 4 000 barils de pétrole ; la compagnie offrirait 20 millions de dollars de compensation, mais les avocats de la partie adverse réclament 200 millions de dollars. Ils avancent l’équivalent de 500 000 barils déversés et rappellent surtout que la compagnie n’a toujours pas commencé la moindre opération de nettoyage, cinq ans après la catastrophe.
Ils s’appuient sur un important rapport des Nations unies qui a révélé en 2011 les conséquences de 50 ans d’exploitation pétrolière au Nigeria. Les criques, les marécages et les terres agricoles sont traversés de toute part d’oléoducs en piteux état et les opérations de nettoyages des fuites pourraient prendre des dizaines d’années.