Le problème du financement des campagnes électorales, c'est qu'il repose sur la loi de 2012 sur les partis politiques. Or, cette loi demande la transparence dans les comptes des partis, mais ne prévoit aucune sanction si ce n'est pas le cas.
« Moi-même j'ai déjà évoqué ce problème à maintes reprises, se défend Jean-Claude Razaranaina, direteur général du Samifin, les services de renseignements financiers de l'Etat malgache, parce que normalement une loi qui dicte des obligations doit en parallèle prévoir des sanctions. »
Quid des associations et des indépendants ?
Par ailleurs, cette loi sur les partis politiques et la transparence de leurs financements ne concerne justement que les partis politiques, alors que plusieurs candidats majeurs se présentent au nom d'une association, ou en indépendant. Un autre problème que reconnaît également Jean-Claude Razaranaina : « Il serait difficile de vérifier ça, mais il n'empêche que nous avons un mécanisme qui nous permet d'avoir un regard sur les transactions suspectes ! »
Mais ce mécanisme, c'est la dénonciation et c'est le seul moyen d'ouvrir une enquête concernant des mouvements d'argent suspects pendant les campagnes électorales. Annie Rakotoniana, juriste au Sefafi, l'Observatoire de la vie publique, confirme cette conclusion et précise qu’il n'y a « aucune disposition légale, à ce jour, au sujet du financement des campagnes électorales à Madagascar ».