Avec notre correspondante à Dakar, Carine Frenk
Défenseur de «Bibo» Bourgi, l’un des co-accusés de Karim Wade dans la traque des biens mal acquis, Sidiki Kaba a eu à critiquer la Cour de répression de l’enrichissement illicite, un tribunal spécial qui fonctionne sur l’inversion de la charge de la preuve.
Jeudi, devant la presse, il a tenu à rassurer les Sénégalais : la traque va continuer. «Il y a un processus qui est en cours, et qui va aller jusqu'à son terme. Cette cour doit fonctionner, sur la base de la loi, et qui va dire quels sont les droits de ceux qui sont déferrés devant cette cour, et c'est cela, un Etat de droit.»
« Une occasion historique »
Défenseur des droits de l’homme, Sidiki Kaba s’était prononcé pour la dépénalisation de l’homosexualité au Sénégal, le président Macky Sall a affirmé qu’il était contre. «Cette position s’impose à l’ensemble de ceux qui servent sous sa direction», a indiqué Sidiki Kaba, qui s’y conformera.
Interrogé sur le procès Habré - il est avocat des victimes et le camp Habré lui reproche son absence de neutralité -, le nouveau ministre de la Justice choisit d’enfoncer le clou.
«Je pense que le Sénégal a une occasion historique de rendre une justice exemplaire, a-t-il martelé. Ce sera un procès historique parce qu'il démontrera sans doute que l'Afrique a la capacité de juger ses bourreaux, sur son propre continent.»