Propriété du Danois DLH, la Congolaise industrielle des bois (CIB) a été reprise en 2011, par le groupe singapourien Olam, spécialisé dans l'agroalimentaire. Depuis lors, la CIB s'est intéressée à la relance de la filière cacao du Congo et a exploré le potentiel du pays.
Selon Jean-Dominique Descamps, responsable du développement du projet, celui-ci est prometteur. « Ça a donné un potentiel d'à peu près 3000 tonnes de cacao, disponibles annuellement, pour les départements de la Sangha, de la Likouala, et de la cuvette centrale, donc trois départements au nord du Congo. »
Dans les vieux champs du nord du Congo, la CIB a déjà collecté un peu de cacao qui a été totalement exporté. « Nous avons exporté finalement 44 tonnes par le port de Pointe-Noire, jusqu'à Amsterdam, confirme Jean-Dominique Descamps, donc c'était du cacao de grade 2, néanmoins, on passe la limite. »
Relancer la cacaoculture
L'activité de la CIB a été rendue possible grâce à un partenariat passé l'année dernière avec le gouvernement congolais, dans le souci de relancer la cacaoculture. La CIB relève le vieillissement des champs, et même de la main-d'oeuvre, depuis la liquidation de l'Office congolais du café et du cacao au début des années 90.
« Les cacaoyères sont surannées ; elles sont trop vieilles, explique Jean-Dominique Descamps. Elles ont en moyenne 35 ans, ce qui est trop vieux, parce que normalement, on régénère une cacaoyère après trente ans. Ici, au Congo, nous avons la première génération qui a été plantée dans les années 60. »
Transformation du produit
La relance de la cacaoculture est saluée par les consommateurs, mais la réaction de leur président Dieudonné Moussala est bien mitigée. « Nous avons appris cela avec joie, mais avec regret également, indique-t-il. Joie parce que ces champs sont en train d'être réactivés, et il y a de l'emploi qui se crée également. Regrets, parce que nous pensons que dans ces accords, il n'est prévu nulle part une petite unité de transformation. »
À l'inquiétude de Dieudonné Moussala, Jean-Dominique Descamps apporte une réponse claire et rassurante : « à partir de 20 000, 30 000 tonnes de production nationale, on peut commencer à réfléchir à la création d'une unité de transformation nationale. »
Redonner vie à la filière cacao dénote de la volonté du Congo de diversifier son économie qui peine à se départir du pétrole.