Niger: l’un des deux Français pris à partie par des manifestants témoigne

Ils passaient par là au mauvais moment et ont eu très peur : les deux Français pris hier, dimanche 1er septembre, dans une manifestation à Niamey sont aujourd'hui tirés d'affaire. Ces deux hommes revenaient d'une balade à moto quand ils ont été bloqués par des habitants agacés par les barrages dressés dans la capitale aux abords des ambassades étrangères. Les manifestants en colère se sont jetés sur eux, et les ont roués de coups. L'un d'eux a été retenu plusieurs heures par les manifestants qui ont fini par le relâcher dans la nuit. L'autre a réussi à s'échapper. Il est encore hospitalisé avec le bras cassé et témoigne sous anonymat pour RFI.

Ce Français a donc réussi à s'échapper. Il a été protégé par des voisins qui assistaient à la scène et qui l'ont caché dans leur maison. Il s'en tire quand même avec un bras cassé et devrait être évacué à Paris pour être opéré. Son ami, lui, a été retenu par les manifestants pendant de longues heures, caché dans une voiture, puis finalement relâché devant l'ambassade de France dans la nuit. Il souffre de contusions mais a pu rentrer chez lui.

► Le contexte

Depuis les attentats du mois de mai au Niger, la sécurité des ambassades a été renforcée dans le quartier de Goudel où sont situées la plupart d'entre elles. Et pour les habitants, il est très compliqué de circuler le soir après 22 h : la route est même bouclée parfois dans la journée par les militaires. Or, sur cet axe routier, il y a la présidence, les ambassades et un hôpital. D'où la colère des habitants qui se plaignent de devoir faire un détour quand il faut transporter un malade. Les taxis, eux aussi, doivent rallonger leur trajet, et du coup ils ont augmenté leur tarif, 300 francs CFA au lieu de 200 francs CFA.

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