Centrafrique: la Seleka justifie l'opération de désarmement qui a créé la panique à Bangui

Bangui est sous haute tension depuis 48 heures. Dans des quartiers de la capitale centrafricaine, la descente musclée des hommes de la Seleka, à la recherche d'armes parmi les partisans de l'ancien président Bozizé, a provoqué la panique des habitants. Les tirs ont fait une dizaine de morts, et provoqué la fuite d'une partie de la population. Pour la Seleka, il faut sécuriser la ville et mettre hors d'état de nuire les partisans de François Bozizé, responsables, selon elle, de la terreur qui règne à Bangui.

RFI a pu joindre ce mercredi soir le ministre de la Communication centrafricain, Christophe Gazam Betty. Il regrette les pillages, qu'il qualifie de débordements, mais il  justifie l'opération des forces de la Seleka par la nécessité de rétablir la sécurité dans la ville de Bangui.

« La veille de la prestation de serment, ils ont tiré au RPG 9 (lance-roquettes) et avec du mortier toute la nuit. Ce sont des éléments qui relèvent directement de monsieur François Bozizé », fait remarquer Christophe Gazam Betty.

« On ne peut pas laisser en liberté des gens qui mettent à mal la sécurité de la population à tout moment. Aujourd’hui dans le quartier de Boy Rabé, des chefs et des notables ont du mal à dire à ces éléments qui sont très minoritaires de quitter la capitale et de laisser les gens tranquillement vaquer à leurs occupations. Donc c’est ce bouclage qui devait permettre de ramasser ces armes», expose Christophe Gazam Betty.

« Ce n’était pas des enfants de choeur qui étaient en face. Ces éléments-là se fondent dans la population et prennent cette population en otage et ça rend le travail un peu plus délicat, beaucoup plus difficile, parce que le piège qui est tendu là, c’est de faire en sorte qu’il y ait des dégâts collatéraux pour vite faire porter le chapeau au gouvernement. » Le ministre de la Communication centrafricain assure par ailleurs qu'il n'est pas en mesure pour le moment de livrer un bilan de ces opérations de désarmement.


Une population terrorisée

Un habitant du quartier de Boy Rabe, a dû quitter précipitamment sa maison pour se réfugier chez une tante, mardi soir, dans le sud de la ville. Il est également sans nouvelles d'une partie de sa famille depuis. Au micro de RFI, il dénonce la brutalité des méthodes de la Seleka.

 

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