Le porte-parole de Soumaïla Cissé, Gagnon Coulibaly, parle « d’urnes remplies, dès 8h du matin », dimanche 11 août. Il affirme que des « bureaux de vote parallèles » ont été découverts dans des mosquées de Bamako.
« Pour nous, au cours du second tour, il y a eu plus de fraudes et plus de dysfonctionnements que lors du premier tour », accuse Gagnon Coulibaly. « Il y a eu d’abord un bourrage d’urne dans le bureau numéro 12 de Kalabancoro Kouloubleni, à Bamako. On a vu l’urne remplie de bulletins. Et ensuite nous avons vu des urnes dans certaines mosquées à Daoudabougou et à Sabalibougou, avec constat d’huissier des bureaux de vote parallèles. Et nous savons aussi que ces bureaux de vote étaient aussi dans d’autres lieux de culte. »
Toujours selon le porte-parole de Soumaïla Cissé, des délégués du candidat, présents dans les bureaux de vote, auraient subi des intimidations de la part des forces de l’ordre. Certains auraient même passé la nuit en prison. Conclusion pour les partisans de Soumaïla Cissé, « il faut reconnaître que le vote a été entaché d’irrégularités et des malversations ».
Les partisans d'IBK confiants
« Il s'agit une nouvelle fois et malheureusement d'un discours de mauvais perdants. », répond-t-on côté adverse. Le porte-parole d’Ibrahim Boubacar Keïta, Mahamadou Camara, estime que « les Maliens ont exprimé un choix très clair en plaçant IBK largement en tête au premier tour », et croit savoir que « la tendance se confirme » pour le second tour.
« Ce n’est donc pas le moment d’envoyer ce genre de choses », poursuit le porte-parole d’IBK. « Nous aussi, nous avons des preuves qu’il y a eu des fraudes, mais nous nous gardons de tout commentaire et attendons que les autorités fassent leur travail », commente-t-il. « Evidemment, nous appelons tous nos partisans au calme et à la sérénité, et à attendre tranquillement les résultats, qui je l’espère, interviendront dans les jours qui viennent, dans les heures qui viennent », conclut le porte-parole d'Ibrahim Boubacar Keïta.
Prudence des observateurs internationaux
Du côté des observateurs internationaux, on reste prudent et on ne répond pas directement aux accusations. « Ce n’est pas mon rôle », estime Louis Michel, le chef de la mission d’observation de l’Union européenne, qui souligne cependant que « l’on ne nous a jamais rapporté ce genre de chose. Il faut faire la preuve de ce que l’on affirme ». Il conseille « aux personnes qui se sentent flouées d’utiliser les voies légales de recours ». Pour lui, le scrutin a été « intègre et transparent ».
« Soumaïla Cissé est quelqu’un de sérieux », estime quant à lui Etienne Kodjo, le chef de la mission d’observation de l’Union africaine, « s’il dit cela c’est qu’il en est convaincu ». Mais là encore Etienne Kodjo évite de se poser en arbitre et rappelle que c’est le rôle de la Cour constitutionnelle. Il note cependant que les accusations portées par le camp de Soumaïla Cissé, quelle que soit leur véracité, ne portent pas sur un nombre de bureaux, ni une étendue géographique, importantes.