Pour le ministre belge des Affaires étrangères, un meilleur dialogue au sein de la classe politique de RDC est impératif, et des réformes en profondeur nécessaires.
« La demande est constante de voir se renforcer ce processus de dialogue national parce que c’est à travers ce dialogue que l’on peut relancer un certain nombre de réformes, affirme Didier Reynders. On parle toujours des réformes du secteur de la sécurité - elles sont évidemment importantes ces réformes en matière de police, en matière d’armée - mais il faut aussi installer véritablement un Etat de droit, pas seulement dans l’Est, mais renforcer la gouvernance dans l’ensemble du pays. Et cela passe par une sorte de dialogue national permanent et notamment par la préparation des élections provinciales et locales. Elles ont déjà pris du retard. »
La dialogue est pourtant loin de se nouer. Le présidium des concertations nationales initiées par le président Kabila a du mal à convaincre l'opposition de participer à ses assises. Hier samedi 10 août, à l'issue d'une rencontre avec le président de l'Assemblée nationale et celui du Sénat, les représentants de la partie de l'opposition qui avait accepté l'invitation se sont dits déçus de la démarche qui leur a été proposée.
« Duplicité »
Le docteur Jean-Baptiste Sondji du Front des patriotes congolais accuse les deux présidents des chambres du Parlement de duplicité : « On nous demande d’entrer déjà dans le vif du sujet et de donner notre avis alors que c’est le comité provisoire, "autopréparatoire", qui doit donner ces éléments. Donc nous pensons qu’on se moque de nous, fulmine-t-il. C’est-à-dire que le pouvoir veut en fait faire le forcing. Nous ne sommes pas d’accord. Nous ne participerons pas à ce genre de concertation. »
Parmi les absents, l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe qui par la bouche de son secrétaire général, Jean-Bertrand Ewanga Is'Ewanga, exige une large représentation des Congolais aux assises convoquées par le président Kabila : « Nous savons qu’il y a le facilitateur, son excellence Sassou Nguesso. Il ne faut pas qu’il vienne s’asseoir sur la pourriture. Les négociations doivent être inclusives. Il faut impliquer les groupes armés, le M23 également. A ce moment, on parlera de la paix. »