Madagascar: sept chefs de région proches de l'opposition limogés

Le pouvoir fait le ménage dans l’administration à Madagascar. Sept chefs de régions, sur les 22 que compte le pays, ont été officiellement limogés vendredi 9 août. Le Conseil des ministres dirigé par Andry Rajoelina affirme qu’ils auraient commis des « fautes graves », mais certains y voient plutôt une décision politique. Ces chefs de région auraient affiché leur soutien à un adversaire d’Andry Rajoelina à la présidentielle.

Après une semaine de polémique, la décision est tombée : le gouvernement a adopté le décret remplaçant sept chefs de région. Ils se seraient adonnés à des « pratiques illégales, arbitraires et abusives », selon le Conseil des ministres qui ne précise pas quelles sont les infractions.

« Cela me fait sourire », ironise Hajo Andrianainarivelo, vice-Premier ministre chargé de l’Aménagement du territoire. Il affirme que ces chefs de région sont sanctionnés pour avoir des affinités avec lui. « Il faut être en bons termes avec la présidence pour garder sa place », affirme-t-il. Ancien compagnon de lutte d’Andry Rajoelina en 2009, ce vice-Premier ministre est maintenant l’un de ses plus farouches adversaires. Il est candidat, lui aussi, à l’élection présidentielle.

Une interprétation politique que réfute catégoriquement le ministre de la Communication Harry Laurent Rahajason. Lui laisse entendre que des chefs de région auraient trempé dans des trafics, notamment de bois de rose. Certains sont dans le collimateur de l’exécutif depuis plusieurs mois et ils n’auraient pas réagi malgré plusieurs rappels à l’ordre.

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