Depuis lundi, environ 300 personnalités burundaises ont débattu lors des premiers états-généraux consacrés à la justice. Après cinq jours de discussion, une proposition phare s'est dégagée : la reformation en profondeur le Conseil supérieur de la magistrature, jusqu’ici archi-dominé par l’exécutif burundais.
Si cette recommandation est suivie, ce Conseil serait alors composé d’une majorité de magistrats élus par leurs pairs. Seul bémol, le gouvernement burundais est resté intraitable sur la question de la présidence de ce Conseil, qui resterait dévolu au chef de l’Etat.
Un président de la Cour suprême élu par ses pairs
Autre proposition, le choix du président de la Cour suprême. Il est aujourd’hui nommé par le président de la République, qui peut le démettre quand il veut. Il serait cette fois élu par ses pairs et jouirait d’un mandat de six ans non renouvelables, de quoi renforcer son indépendance vis-à-vis de l’exécutif burundais.
Mais le syndicat des magistrats et la société civile craignent que ces réformes ne soient renvoyées aux calendes grecques. Aucun calendrier n’a été adopté au cours de ces états-généraux et surtout, le pouvoir burundais dominé par la majorité hutue voudrait conditionner ces réformes à l’établissement de l’équilibre ethnique, alors que les Tutsis sont encore les plus nombreux dans la magistrature.