A Tunis, l'Aïd el-Fitr se fête aussi devant l'Assemblée constituante

Le gouvernement tunisien promet le dialogue et s'engage à résoudre la crise politique qui paralyse le pays depuis l'assassinat fin juillet de l'opposant Mohamed Brahmi. Et ce jeudi 8 août dans la soirée, comme tous les soirs depuis le 25 juillet, les opposants sont rassemblés devant le siège de l'Assemblée nationale constituante (ANC) pour demander la démission du gouvernement emmené par les islamistes. Ce jeudi matin déjà, ils avaient participé à une prière publique de fin de ramadan devant l'ANC.

Ce jeudi, il y avait moins de monde que les soirs de ramadan au même endroit. Les deux dernières semaines, des milliers de personnes se réunissaient pour rompre le jeûne. Là, ils étaient quelques centaines, principalement des familles avec enfants. Les revendications sont toujours les mêmes : la chute du gouvernement et la dissolution de l'Assemblée.

En ce premier jour de l'Aïd el-Fitr, les slogans ont été entrecoupés d'animations : spectacles de clowns, musique. Ceux qui ont fait le déplacement ne se voyaient pas rester chez eux, alors que d'autres familles sont en deuil des deux opposants assassinés en six mois, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Deuil aussi des dix militaires tués à la frontière Ouest, sur le mont Chaambi.

La crainte des violences, des actes terroristes, se fait sentir, même chez les plus jeunes. Des filles entre 12 et 15 ans expliquaient avoir déjà eu peur pour leur avenir. Egalement présents, certains députés qui boycottent l'Assemblée. Ils appellaient à ne pas cesser cette mobilisation. Ils refusent toute négociation avec le pouvoir tant qu'un gouvernement de technocrates indépendants des partis n'est pas mis en place. Ils restent insensibles aux appels du chef du gouvernement Ali Larayedh, qui promet de faire tous ses efforts pour résoudre cette crise.


Du côté d'Ennahda, l'organisation a annoncé mercredi avoir accepté la suspension des travaux de l'Assemblée constituante. Mais le gel des travaux a du mal à passer dans les rangs du parti islamiste, majoritaire à l'Assemblée. Sabih Atig, le chef du groupe parlementaire d'Ennahda, juge cette décision illégale et inconstitutionnelle. Il compte bien faire pression pour que les travaux reprennent au plus vite.

 

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