Le ministre botswanais des Affaires étrangères a été particulièrement offensif. Il dispose d’un dossier compilant les irrégularités relevées par les 80 observateurs botswanais qui participaient à la mission de la SADC (Communauté de développement d'Afrique australe). Il est prêt à les mettre à la disposition non seulement des 14 autres Etats membres de l’organisation sous-régionale, mais aussi de l’Union africaine et même de toute la communauté internationale. Il va ainsi bien au-delà si bien au-là de la communication officielle de la mission d’observation de la SADC qui avait estimé que les élections avaient été libres, mais qu'elle ne pouvait pas se prononcer sur l'honnêteté de ces scrutins.
Le Botswana a donc décidé de sortir du rang. Ce n’est pas la première fois qu’il se montre critique à l’égard du Zimbabwe. Les relations entre les deux pays sont en dent de scie. Mais convaincre les autres chefs d’Etat de la sous-région risque de ne pas s’avérer chose facile.
Le président sud-africain, médiateur dans la crise zimbabwéenne et poids lourd de la SADC, a été l’un des premiers à officiellement féliciter son homologue zimbabwéen. Il a également appelé tous les partis à accepter le verdict des urnes, même si depuis, le vice-ministre des Affaires étrangères sud-africain, Ebrahim Ebrahim a assuré que jamais Pretoria n’avait dit que ces élections étaient honnêtes ou crédibles.
Il sera donc ardu de convaincre l’Afrique du Sud, mais aussi la Tanzanie. Le président Jakaya Kikwete a également félicité Robert Mugabe, précisant que sa réélection était « un témoignage de la confiance du peuple zimbabwéen à son égard ».