A Kiwandja, les journées s’écoulent dans le calme même si les activités économiques tournent au ralenti. Beaucoup d’habitants ont fui la ville et peu de camions de marchandises s’aventurent dans la zone sous contrôle du M23. Mais à la nuit tombée, l’ambiance est tout autre. Les rues se vident et les habitants s’enferment chez eux. Leur terreur : des pillages systématiques qu’ils attribuent aux rebelles du M23.
En juillet, les habitants se sont révoltés. Certains ont été arrêtés et quatre d’entre eux seraient toujours en détention. De nouveaux incidents ont émaillé la nuit de samedi à dimanche. Pendant plusieurs minutes, des tirs nourris de kalachnikovs ont retenti dans un quartier de la ville. Au petit matin, la population a alors découvert trois corps sans vie gisant dans les rues. Ces hommes qui ont été présentés par le M23 comme étant des pilleurs des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et Maï-Maï abattus par les soldats de la rébellion.
Pour le M23, ces événements prouvent qu’il n’est pas à l’origine des exactions qui secouent la ville. Amassés autour des cadavres, certains s’estiment soulagés de voir la rébellion prendre en main leur sécurité. A Kiwandja cependant, bon nombre d’entre eux sont sceptiques et n’hésitent pas à parler de mise en scène. Les prétendus brigands seraient des prisonniers relâchés et abattus par le M23.