Le ministre malien de l’Administration territoriale, le colonel Moussa Sinko Coulibaly, a annoncé ce vendredi midi les résultats provisoires complets du premier tour de la présidentielle. Il y aura effectivement un second tour, car aucun candidat n’a les 50% requis pour être élu directement. Ibrahim Boubacar Keïta - dit IBK - du Rassemblement pour le Mali (RPM), arrive en tête du premier tour avec 39,24% des suffrages exprimés. Il sera au second tour face à Soumaïla Cissé, de l'Union pour la République et la démocratie (URD), qui, lui, obtient 19,44% des suffrages exprimés.
Si cet écart est confirmé par la Cour constitutionnelle, seule habilitée à fournir les résultats définitifs, Soumaïla Cissé devra refaire son handicap en particulier dans les grandes villes. Pour l'instant, le ministère de l’Administration territoriale n'a pas donné la répartition des voix dans les huit régions du pays, mais il semble bien qu'IBK ait visiblement fait le plein dans les greniers électoraux que sont les villes de Sikasso, de Kayes et de Bamako qui à elles seules comptabilisent plus de la moitié du corps électoral. Soumaïla Cissé natif du Nord, de la ville de Tombouctou, a probablement engrangé l'essentiel de ses voix dans les campagnes du sud, mais aussi du nord du Mali qui sont moins peuplées et où l'élection a été moins bien organisée pour cause d'insécurité.
Les tractations vont commencer dès aujourd'hui dans les deux camps pour obtenir un maximum de ralliements et de soutiens des autres partis, ceux qui sont désormais dans la position de faiseur de roi. Arrivé troisième, Dramane Dembélé, le candidat de l’Adéma, l’ex-parti au pouvoir qui a obtenu 9,59% des suffrages exprimés, va être très courtisé. Tout comme l'ancien Premier ministre Modibo Sidibe avec ses 4,8%. Tous les deux font partie du FDR, le Front pour la sauvegarde de la démocratie et la République au Mali, auquel appartient aussi Soumaïla Cissé. Les 23 candidats restants devraient être aussi sollicités même s'ils ne pèsent chacun que moins de 1% des suffrages. Enfin, notons que les chefs de délégation des observateurs de l'Union européenne et de l'OIF sont allés vite en besogne en laissant entendre dès le début de semaine qu'un deuxième tour était peu probable.
Ce qu’il faut retenir également c’est que le taux de participation est de 51,54 %. Il y a eu environ 403 000 bulletins nuls sur les 3,52 millions de votants.