Les heurts dans la région du Darfour opposent une nouvelle fois la tribu des Misseriya et celle des Salamat. En moins d'une semaine, plus de 200 personnes ont perdu la vie dans ces combats interethniques.
Ces violences ont débuté au mois d'avril. La tentative de meurtre d'un membre Salamat par un Misseriyat en serait à l'origine. Cette première vague de combats avait provoqué le départ de 50 000 personnes vers le Tchad.
Les affrontements entre ces deux tribus reprennent donc de manière intensive alors qu'elles avaient signé une trêve, le 3 juillet dernier, grâce à un accord prévoyant le paiement de compensations à la partie adverse ainsi que le retour des déplacés.
Selon le Haut commissariat aux réfugiés, 300 000 Soudanais auraient été obligés de fuir depuis le début de l'année. Un chiffre déjà doublé par rapport aux deux dernières années cumulées.
Prolongement et renforcement de la Minuad
Dans ce contexte de regain de violences, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté, à l’unanimité, le prolongement de 13 mois du mandat de la Minuad ainsi que le renforcement de ses troupes.
La force de maintien de la paix au Darfour restera donc au moins jusqu'au 31 août 2014. En plus, la Minuad devrait atteindre le nombre de soldats préconisé par la résolution de 2012. Actuellement composée de 14 000 militaires et de 4 700 policiers, elle devrait compter désormais 2 200 militaires de plus.
Ces casques bleus ont principalement pour mission de protéger les civils et d'assurer la sécurité de l'aide humanitaire. Pourtant, bien qu'ils soient présents au Soudan depuis cinq ans, les mouvements de populations restent très importants, en raison notamment des combats. L'ONU compte au moins 300 000 nouveaux déplacés depuis le début de l'année.
Face à cette relative impuissance de la mission, le Conseil de sécurité de l'ONU demande au secrétaire général Ban Ki-moon de mener un examen détaillé sur les progrès de la Minuad. Le Conseil de sécurité renouvelle sa demande aux forces de l'ONU pour qu’elles utilisent l'ensemble de ses mandats et de ses capacités pour protéger les civils. Il a aussi réclamé un déploiement actif et davantage de patrouilles dans les zones à risques.
Cette nouvelle résolution est adoptée moins d'un mois après une attaque qui a tué sept casques bleus. L'ONU déplore l'échec des négociations sur le terrain, qui pourraient mettre fin à une décennie de conflit dans la région du Darfour. Conflit qui a fait au moins 300 000 morts et 1,8 million de déplacés.