A Goudebou, aucun des 27 candidats à la présidentielle et aucun représentant des partis politiques n'est allé rencontré les réfugiés maliens. Loin de leur terre natale, ces milliers de ressortissants n'ont aucune information sur les programmes des candidats. Ils se demandent d'ailleurs sur quelle base ils feront leur choix ce dimanche.
« Aucun candidat, aucun représentant n'est venu voir ce qu'il se passe dans le cadre de la campagne », s'indigne l'un d'entre eux. « Nous n'avons aucune notion sur les candidats », confirme une autre, avant de préciser : « Sur les vingt-sept candidats, je n'en connais peut-être que deux. Comment va-t-on voter pour des gens qu'on ne connait pas ? » « Si tu votes comme un aveugle, tu vas le regretter demain, reprend le premier. Si c'est comme ça, je ne vote pas ! Même si les cartes (électorales, NDLR) arrivent, il faut qu'il y ait aussi tous les programmes des candidats, pour qu'on puisse les lire. »
« Une paix durable, une justice, une démocratie »
Pour résoudre cette équation, certains suivront tout simplement leur instinct. Mohamed fera son choix en tenant compte du passé de certains candidats. « Nous ne connaissons pas les programmes des 27 candidats bien sûr, admet-il, mais nous connaissons parfaitement les candidats. Nous allons participer à l'élection de celui que l'on suppose pouvoir apporter les solutions idéales aux problèmes du Mali. Une paix durable, une justice, une démocratie en son sens. Pas en son mot, mais en son sens. »
Selon les chiffres fournis par le Haut commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (UNHCR), sur 3 500 réfugiés maliens recensés pour la présidentielle, seulement 900 personnes figurent sur la liste électorale. Et là encore, ce chiffre risque fort de baisser, car toutes les cartes d'électeurs n'ont pas encore été retrouvées.