Les recrues des comités de vigilance à Maiduguri interpellent directement des membres présumés de Boko Haram avant de les remettre à la force conjointe. Mais d'après les informations recueillies par RFI, il leur est arrivé de les malmener, et parfois même de les tuer.
« Ces organisations n’ont pas déposé de statut, donc elles peuvent représenter une menace à la sécurité, explique l'avocat Husseini Hala, président du barreau de Maiduguri. Il faut donc les enregistrer au registre, et adopter une loi pour les encadrer et les rattacher à la force conjointe d’intervention qui pourra ainsi gérer au quotidien leurs activités. »
Le lieutenant-colonel Musa Sagir, porte-parole de la force conjointe dans l'Etat de Borno, affirme que les comités sont sous étroite supervision : « Quand ces groupes ont vu le jour, au début, les gens ont exprimé des réserves. Certains ont dit qu’ils risquaient de se retourner contre la société, mais aujourd’hui ces mêmes personnes saluent l’existence de ces groupes et de toutes les façons, la force conjointe d’intervention supervise et encadre leurs opérations. »
Des associations locales de défense des droits de l'homme, de leur côté, dénoncent le recrutement de mineurs au sein des comités. Difficile pour l’heure d’établir de façon catégorique un lien avec les fréquentes attaques contre des lycées. La dernière en date, le 6 juillet, non revendiquée mais justifiée par le chef de Boko Haram, avait fait de source médicale 42 morts dans l’Etat voisin de Yobe.