Zimbabwe: inquiétudes sur la santé de Mugabe à l'approche des élections

A moins de deux semaines des élections générales du 31 juillet au Zimbabwe, de plus en plus d’observateurs s’inquiètent de l’état de santé du président. A 89 ans, Robert Mugabe se présente de nouveau, plus de trente ans après sa prise du pouvoir.

Les interrogations se multiplient sur l’état de santé du chef d’Etat le plus âgé du continent africain. Le quotidien sud-africain Mail & Guardian rapporte vendredi 19 juillet que le parti de Robert Mugabe, le ZANU-PF, a diffusé une circulaire appelant les militants et membres du parti à raccourcir leurs déclarations lors des meetings et à rallier le président.

La raison serait, selon le quotidien, qu’il est nécessaire de ménager la santé du président, au pouvoir depuis 1980. A 89 ans, Robert Mugabe passe de toute évidence moins de temps sur cette campagne que sur les précédentes. En 2008, le président avait mené 52 rassemblements. Cette année, il n’en a prévu que dix.

Il y a cinq ans, il lui arrivait de tenir deux meetings par jour dans des provinces hors de la capitale. Certains rassemblements pouvaient durer jusqu’à cinq heures, ses discours près de 150 minutes.

Dans la presse locale pourtant prudente sur le sujet, le quotidien Newsday rapporte que l’âge du président l’empêche de mener un programme à plein temps : pertes de mémoire, déclarations erronées, endormissement lors de réunions. Cela sans citer les récurrentes rumeurs de cancer, fermement démenties par le parti.

En juin dernier, Robert Mugabe s’était rendu jusqu’à Singapour pour une visite de routine à l’hôpital, officiellement pour vérifier sa vue. Mais il s’agit déjà de sa neuvième visite dans le centre de soin asiatique en quelques années.

La question de sa forme anime donc les commentateurs politiques car Mugabe fait face à des candidats bien plus jeunes. Kisinoti Mukwazhe, du Parti du développement, n’a que 43 ans. Son principal rival, le Premier ministre sortant Morgan Tsvangirai, est âgé de 61 ans, soit 18 ans de moins que son rival.

Selon un analyste cité anonymement par Newsday, une chose est sûr, Mugabe a largement perdu de son peps. Même s’il conserve des éclairs de génie, « il n’est plus le féroce tacticien qu’il a été ».

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