Crise politique au Maroc

Démissions en série au Maroc où le bureau politique de l'Istiqlal, le principal allié des islamistes au pouvoir, a annoncé qu’il quitte le gouvernement. Le porte-parole du parti l'a confirmé, le mardi 9 juillet 2013 en début de soirée. C’est un coup dur pour le PJD, le Parti justice et développement, au pouvoir. Ces départs ouvrent la voie au mieux à un remaniement ministériel, au pire à des élections législatives anticipées.

Après des mois passés à critiquer la politique du Premier ministre, le parti IIstiqlal est passé à l'action. Il a demandé à ses ministres de claquer la porte du gouvernement. Cinq d'entre eux se sont déjà exécutés, seul le ministre de l'Education n'a pas encore donné sa démission. Il a jusqu'à ce mercredi soir pour le faire sous peine d'être exclu de son parti.

Ces départs n'étonnent personne, le divorce entre les deux formations couvait déjà depuis des mois, surtout depuis l'arrivée à la tête du parti du député-maire de Fès, Hamid Chabat. Il reproche au pouvoir de ne pas avoir pris la mesure de la crise politique et sociale qui traverse le Maroc et conteste des coupes budgétaires décidées récemment qui devraient entrer en vigueur à la fin du ramadan.

En mai dernier, le roi Mohamed VI en personne était intervenu pour demander à Istiqlal de ne pas claquer la porte. Il s'agissait d'éviter une crise politique alors que le pays est déjà dans une situation économique très difficile. Cette fois-ci, on ignore si le roi acceptera ou non ces démissions, mais, selon certains politologues, la décision de l'Istiqlal ne semble pas être spontanée et pourrait avoir reçu un certain soutien de la part du palais.

Remaniement voire élections législatives

Dans un premier temps, pour rester aux commandes, le PJD va devoir essayer de former de nouvelles alliances autour de son Premier ministre. Le parti d’Abdelilah Benkirane a beau être arrivé en tête des élections législatives en 2011, il n'a pas la majorité absolue et Istiqlal, la deuxième formation du pays, était son principal allié.

Selon la presse marocaine, les tractations auraient déjà commencé en coulisse. Parmi les noms qui circulent, il y la formation de l'ancien ministre des Finances marocain, le Rassemblement national des indépendants. En cas d'échec de ces négociations, il faudra alors convoquer des élections législatives anticipées. Une perspective que le roi va chercher à tout prix à éviter, selon des observateurs.

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