Egypte: Mohamed Morsi de plus en plus seul face à la rue

En Egypte, la situation évolue à vitesse grand V avec un président seul face à la colère de la rue. A l’ultimatum du mouvement de contestation Tamarod qui court jusqu’à ce mardi 2 juillet 2013 17 h, s’ajoute celui de l’armée, rejeté par la présidence égyptienne. Une situation qui a entraîné une vague de démissions au sein de l’appareil d’Etat, avec celles de plusieurs ministres et des porte-parole de la présidence et du gouvernement.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

En Egypte, six ministres ont déjà confirmé leur démission. Mais de manière pratique, après l’ultimatum de l’armée, on peut aussi compter sur celles du ministre de la Défense et le ministre de l’Intérieur. Tous les deux n’ont pas assisté aujourd’hui au Conseil des ministres. Et cet après-midi, les deux porte-parole de la présidence ont à leur tour présenté leur démission. Le président de la République devient en quelque sorte muet.

A ces démissions, s’ajoute aussi la désobéissance civile qui se répand un peu partout dans des provinces, et même au Caire. Dans les provinces, tous les bureaux des gouverneurs Frères musulmans ont été bouclés par les manifestants ou cadenassés. Ils ne peuvent pas y accéder. A Louxor, la province a décrété officiellement son indépendance en disant qu’elle ne dépendait plus du pouvoir central. D’autres provinces pourraient suivre.

Même si tout cela relève pour l’instant du symbole, c’est la vie quotidienne qui commence à s’arrêter avec l’administration. Une situation qui aggrave le problème de l’augmentation des prix et qui affecte surtout les classes les plus défavorisées qui représentent environ 40 % de la population.

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