Une pièce séparée du reste de la maison. C’est là que Maria reçoit ses clients. Le long du mur, de grands pots d’herbes médicinales. Tous les matins, elle allume une bougie et prie pour Nelson Mandela.
« Nous aimons cet homme, explique-t-elle, c’est un héros. Dieu, viens lui en aide, réveille le et qu’il nous revienne comme il était avant. La bougie, c’est pour lui porter chance. Et Dieu doit nous entendre. S’il meurt, il doit mourir en paix, s’il se réveille, il doit vivre sans aucune souffrance. Et nous, les Sud-Africains, nous demandons aussi à ses ancêtres d’entrer en contact avec lui et de le réveiller, car il est le héros de l’Afrique du Sud. »
Le recours aux ancêtres reste une tradition très forte en Afrique du Sud. « Quand on parle avec les ancêtres, explique le révérend Wesley Mabuza, président de la commission sud-africaine de promotion et de protection des droits des communautés, c’est qu’on espère transmettre un message à une puissance supérieure. Parfois, on fait appel à eux simplement pour dire qu’on est d’accord pour que l’un de nos proches nous quitte, parfois pour qu’il nous revienne, parfois même pour qu’ils l’aident à passer paisiblement dans l’au-delà. Mais c’est une tradition qui nous a toujours aidés à faire face à la vie comme à la mort ».