Comment éviter aux fonctionnaires un troisième mois d'arriérés de salaires ? C'est aujourd'hui le casse-tête des autorités centrafricaines.
La semaine dernière, tout semblait pourtant réglé. Le Premier ministre, Nicolas Tiangaye, rentrait de Brazzaville avec en poche une promesse de prêt de 25 milliards francs CFA. C'était compter sans le Fond monétaire international (FMI). D'après un ministre centrafricain très au fait des questions financières, le FMI n'a pas mis formellement son veto à ce prêt mais il en a bloqué, pour l'heure, le versement estimant que les critères ne sont pas respectés. En clair, le FMI considèrerait que le taux d'intérêt de 4% de ce prêt est trop élevé pour un pays non solvable.
Confrontées à ce blocage et à des caisses vides, les autorités de Bangui tentent de trouver, en urgence, une solution. Il y a quelques semaines, elles étaient allées piocher dans les fonds réservés au programme de désarmement pour payer un mois de salaire aux fonctionnaires. Cette fois, d'autres astuces sont à l'étude.
Plusieurs sources haut placées admettent que l'heure est grave, d'autant que sous l’ancien président François Bozizé, les salaires étaient payés. Un ministre, sous couvert d'anonymat, reconnaît qu’un troisième mois d’arriérés, c'est une grenade dégoupillée. « Aujourd'hui, le principal danger pour le gouvernement, c'est une insurrection populaire tant le mécontentement est fort », dit-il.