Ce sont plus de 30 000 Soudanais et plus de 10 000 Tchadiens, fuyant des affrontements intercommunautaires récurrents depuis quelques mois au Soudan voisin, qui sont arrivés à pied, à dos d’âne, dans cette ville où se rencontrent les frontières du Tchad, du Soudan et de la Centrafrique.
Eau potable, outils, école...
L’action humanitaire en place depuis dix ans pour les réfugiés du Darfour s’est déployée plus au sud pour faire face à cet afflux. Première priorité : mettre ces personnes en sécurité, c’est-à-dire loin de la frontière. Philippe Crépy travaille pour le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) : « Vous connaissez les règles du HCR au niveau standard : on ne peut pas rester au niveau de la frontière. Donc on s’est éloigné d’abord de la frontière. D’ici à Bir Nahal ». Le camp de Bir Nahal étant difficile d’accès en ce début de saison de pluie, ce sont les réfugiés qui sont venus à la rencontre de la commissaire de l’Union européenne à Tissi pour lui présenter leurs doléances : « Nous avons besoin d’eau potable, de soins, d’outils pour travailler la terre. Nos enfants veulent aussi aller à l’école ».
Le service humanitaire de l’Union européenne a prévu d’augmenter son enveloppe d'aide financière et c’est ce qu’est venue annoncer Kristalina Georgieva : « Je suis là pour annoncer une augmentation des fonds pour la région et pour le Tchad. Ce sera une augmentation de 14 millions d’euros, ce qui portera notre enveloppe à 37 millions d’euros. C’est significatif mais les autres partenaires doivent aussi agir ». Une assistance qui sera sans doute utile parce que, selon nos informations, les deux tribus à l’origine de cet afflux se sont encore affrontées au fusil il y a seulement quelques jours en territoire soudanais.