Explosions de Mpila: le procès renvoyé devant la cour criminelle, «gangstérisme judiciaire», selon la défense

Au Congo-Brazzaville, désormais c’est à la cour criminelle que revient la charge de juger et trancher l’affaire des explosions de mars 2012 à Mpila qui ont fait près de 300 morts. Le dossier des inculpés, dont une vingtaine de militaires, a été transféré, hier, mardi 11 juin, à cette instance par le président de la cour d’appel. Ce renvoi et la procédure sont contestés par les avocats de la défense qui dénoncent un « gangstérisme judiciaire ».

Avec notre correspondante à Brazzaville

Les autorités judiciaires congolaises n’ont cessé de balader d'une cour à l'autre le dossier des inculpés dans l’affaire des explosions de M’pila.

Hier, mardi 11 juin 2013, le président de la cour d’appel, Mathurin Bayi, l’a renvoyé devant la chambre criminelle. Cette instance devrait juger et enfin trancher l’affaire.

Mais les avocats de la défense, comme maître Amédée Nganga, dénoncent la procédure : « Une chambre d’accusation, a semble-t-il, rendu un arrêt renvoyant mes clients devant la cour criminelle. Mais permettez-moi de vous dire tout de même, qu’il s’agit là de gangstérisme judiciaire. Nous sommes là dans une dérive interventionnsite de l’arbitraire digne d’un Etat de l’ayatollah. Il nous manque désormais simplement des mollahs de l’arbitraire ».

La défense épuisera toutes les voies de recours

Si la cour criminelle se prononce, elle condamnerait ou acquitterait les accusés. La défense promet d’exercer toutes les voies de recours. « Pour l’instant nous devons exercer pleinement nos voies de recours, avant d’envisager ce renvoi-là devant la cour. Comme ils ont envisagé de passer en force vers la cour criminelle, eh bien nous allons ferrailler devant la cour criminelle ! Et nous allons démontrer devant le peuple congolais qu’il s’agit d’une machination, qu’il ne s’agit pas d’un procès ! » poursuit maître Amédée Nganga.

Les avocats de la défense ont toujours pensé qu’il n’était pas possible d’organiser un procès contre leurs clients, parce que, dans cette affaire, il n’y aurait pas de plaignant.

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