Khartoum affirme avoir posé un ultimatum à Juba il y a deux semaines, appelant le gouvernement du Soudan du Sud à cesser tout soutien aux rebelles du Sud-Kordofan et du Nil bleu. Un soutien maintes fois dénoncé.
Il faut dire que ces rebelles, réunis au sein du Front révolutionnaire soudanais, ont des liens étroits avec les autorités du Soudan du Sud, puisqu'ils ont combattu côte à côte pour arracher l'indépendance du Sud. Un soutien officiellement démenti côté sud-soudanais. Mais il est probablement difficile à Juba d'empêcher toute assistance. Le gouvernement a tenu ce dimanche une réunion d'urgence.
Le pétrole sud-soudanais n'a d'autres choix pour le moment que de transiter par le Nord, via Port-Soudan. Cette décision du président Omar el-Béchir risque donc de peser lourdement sur les finances du Sud.
Un régime à bout de souffle
Mais Khartoum a aussi beaucoup à y perdre. Le pays connaît, depuis l'indépendance du Sud - qui détient aujourd'hui 75% de la production pétrolière des deux Soudans -, une récession sans précédent.
L'armée soudanaise n'a donc plus les mêmes moyens que par le passé et, selon plusieurs experts, elle est démobilisée et perd de plus en plus de terrain dans les Etats du Sud-Kordofan et du Nil bleu.
Ce coup de force serait donc plutôt un signe de faiblesse de la part d'un régime à bout de souffle. A Khartoum, on parle de plus en plus ouvertement de la succession du président Omar el-Béchir.