On aurait pu rêver mieux comme contexte pour les négociations. Après des mois de blocage, l’armée malienne a attaqué, mercredi 5 juin, les rebelles touaregs du MNLA et repris la ville d’Anefis, sur la route de Kidal. Bien que la situation soit particulièrement tendue et que la menace d’une attaque militaire sur la ville de Kidal soit brandie par Bamako, les autorités maliennes et la rébellion se sont toutefois déclarées prêtes au dialogue.
Pour Tiébilé Dramé, ce qui arrive est normal. « Quand on avance dans les négociations, la tension monte des deux côtés », a expliqué l’émissaire en charge des négociations pour Bamako. Pour lui, le dialogue n’est en aucun cas remis en cause. « Le processus de Ouagadougou doit se poursuivre. Cela reste la priorité malienne avec, comme résultat attendu, la restauration de l’autorité de l’Etat malien sur l’ensemble du territoire malien », a-t-il souligné tout en précisant que le retour de l’Etat malien signifiait le retour « de l’administration du Mali, des services techniques de l’Etat mais aussi des forces armées et de sécurité du Mali sur l’ensemble du territoire malien. »
Le MNLA ne semble pourtant pas prêt à laisser entrer l’armée malienne à Kidal. Après l’attaque d’Anefis, qui a mis un terme au cessez-le-feu jusqu’ici en vigueur, le groupe rebelle est encore moins prêt à déposer les armes, comme l’exigent Bamako et les Nations unies. Pour autant, les exigences du Mali ne changent pas. Et Tiébilé Dramé se veut confiant :
« Ce qui leur a déjà été demandé, c’est de déposer les armes et de s’inscrire dans une dynamique politique et pacifique. Les discussions vont reprendre et vont être conclues », a déclaré à RFI le négociateur de l’Etat malien.
Optimisme ou détermination, Tiébilé Dramé espère qu’un accord sera signé dès lundi prochain.