A la grande mosquée Fayçal dans le quartier Donka, des centaines de sympathisants et militants de l’opposition sont venus adresser une dernière prière aux victimes des violences de ces derniers jours. Les pancartes laissent apparaître les portraits des jeunes décédés, âgés parfois d’à peine 14 ans.
Thierno Abdoulaye Diallo a du mal à retenir les sanglots dans sa voix : « C’est des amis et des enfants de 12 ans à 13 ans. On ne les a pas tués encore au bord de la route, mais dans leur propre foyer, à la maison. Après le jour de la marche, ils sont partis maintenant à leur domicile pour les tirer. »
« Nous sommes révoltés »
Les larmes se distinguent dans les yeux de nombreux manifestants, comme dans ceux des curieux amassés sur le trottoir. Kadiata Diallo est une militante de l’opposition : « On est émus. On est révoltés. On est dégoûtés. J’ai des parents, des sœurs et autres qui ont perdu leurs enfants. C’est comme si c’est mon enfant qui est tombé. Je suis une mère et c’est nous qui connaissons ce qu’est la valeur d’un enfant, nous les femmes. »
La marche funèbre se déroule sans incident majeur bien qu’elle donne l’impression de dégénérer à chaque instant tant la colère est palpable. Des jets de pierres volent à la vue des gendarmes postés au niveau du quartier Hamdallaye, mais les éléments perturbateurs sont très vite maîtrisés par les manifestants eux-mêmes.
En fin d’après-midi, des affrontements ont malgré tout éclaté dans le quartier de Bambéto. De leur côté, les opposants ont annoncé l’arrêt momentané des manifestations tout en rendant le gouvernement responsable de ces violences.