C'était l'un des points d'achoppement entre la défense et le ministère public : le placement des personnalités inculpées aux renseignements généraux plutôt qu'à la prison de Ndjamena. Le ministre de la Justice avait justifié cette décision par l'importance de ces personnalités et les mauvaises conditions de détention dont elles auraient pu souffrir en prison. Pour les avocats, c'était une atteinte aux droits de la défense. Ils avaient entrepris des démarches auprès du parquet et du juge d'instruction. En vain.
Finalement dimanche 19 mai, l'une de ces personnalités inculpées, le général Weiding s'était déclaré souffrant. Selon plusieurs sources, son compagnon de détention, le député Malloum Kadre, qui est aussi médecin, avait pris sa tension, très élevée. Il avait renouvelé l'opération lundi matin et malgré les médicaments qu'il lui avait administrés, il estimait que son médecin traitant devait venir à son chevet.
Du côté du parquet, on parlait de manipulation, d'un coup de chaleur qui aurait pu expliquer l'état de santé du général. Les avocats avaient pris rendez-vous avec le ministre de la Justice, Jean-Bernard Padaré, pour leur faire part de leurs préoccupations. A l'issue de l'entretien, ils se sont rendus directement aux renseignements généraux et le général Weiding a finalement pu recevoir la visite de son médecin traitant.