Sur la route de Kairouan, la police tunisienne est déployée massivement. Les forces anti-émeutes se disent prêtes à toute éventualité. Fusils d'assaut et masques à gaz sont de rigueur. Le drapeau national est aussi accroché sur les fourgons de police en signe de patriotisme.
Toutes les entrées de la ville sainte sont filtrées par des barrages policiers, les véhicules fouillés. Les participants au meeting du mouvement jihadiste Ansar al-Charia, interdit par les autorités, sont stoppés et refoulés vers l'extérieur de la ville.
Dans le centre, au pied de la mosquée, le calme régnait samedi. Côté salafiste, Bilel Chaouachi, un jeune leader du mouvement, explique que des négociations sont encore en cours avec les autorités. « Les forces de l’ordre pratiquent aujourd'hui un terrorisme d'Etat, affirme-t-il. Cette politique vise à faire peur pour empêcher le peuple de soutenir cette mouvance et de venir à ce meeting. Des négociations sont en cours, il y a des médiations de certains chefs religieux, et de certains responsables de Kairouan, comme le gouverneur, pour essayer de trouver une solution entre les jeunes et le gouvernement ».
Joints par téléphone samedi en fin de soirée, des hauts cadres d'Ansar al-Charia assurent que le meeting aura bien lieu ce dimanche, même si la police tente de s'y opposer par la force.