« Les récentes attaques contre des bâtiments gouvernementaux et les meurtres d'officiels sont une déclaration de guerre », a déclaré Goodluck Jonathan qui, le mois dernier, avait émis une offre d'amnistie pour les insurgés, après avoir longtemps hésité.
Discours martial
« On ne peut plus parler d'actes commis par des criminels, ni par des activistes, mais par des terroristes » a poursuivi le président nigérian dans un court discours à la tonalité on ne peut plus martiale. « Soyez assurés que ces insurgés, ces terroristes, qui prennent du plaisir à tuer, quel que soit leur parcours, et où qu’ils aillent, nous les attraperons. Nous les sortirons de leurs caches et ils devront répondre à la justice », a martelé Goodluck Jonathan.
Le président nigérian a indiqué que plusieurs localités du nord de l'Etat de Borno échappaient au contrôle de l'Etat. « Les rapports de nos agences sécuritaires indiquent que l'unité de la nation et l'intégrité territoriale de notre pays sont menacées », a-t-il ajouté. Les troupes supplémentaires qui seront dépêchées dans ces Etats pourront prendre « toutes les mesures qu'elles jugeront nécessaires » pour « mettre fin à l'impunité ».
L'option répressive ne fait pas l'unanimité
La secte islamiste Boko Haram a revendiqué l'attaque de Bama du 7 mai, qui s'est soldée par cinquante-cinq morts, ainsi que celle de Baga, fin avril, qui avait été suivie d'une féroce répression par l'armée.
Suite à ce bain de sang, Washington avait d’ailleurs demandé à Abuja de ne pas se limiter à des réponses sécuritaires face à l'extrémisme de Boko Haram.
Le forum des gouverneurs provinciaux, qui représente les dirigeants des 36 Etats du pays, avait demandé lundi au président nigérian de ne pas imposer l'état d'urgence.