Nigeria: Goodluck Jonathan décrète l’état d’urgence pour combattre Boko Haram

Goodluck Jonathan, le président du Nigeria, a décrété l'état d'urgence dans trois Etats du nord-est du pays : Borno, Yobe et Adamawa, où les attaques de Boko Haram sont les plus meurtrières. Au lendemain de l’allocution télévisée de Goodluck Jonathan, lors de laquelle il a reconnu que des territoires échappaient au contrôle des autorités, l’armée a annoncé les premiers envois de troupes, ce mercredi 15 mai, pour des opérations qui «vont impliquer un déploiement massif d'hommes et de moyens ».

« Les récentes attaques contre des bâtiments gouvernementaux et les meurtres d'officiels sont une déclaration de guerre », a déclaré Goodluck Jonathan qui, le mois dernier, avait émis une offre d'amnistie pour les insurgés, après avoir longtemps hésité.

Discours martial

« On ne peut plus parler d'actes commis par des criminels, ni par des activistes, mais par des terroristes » a poursuivi le président nigérian dans un court discours à la tonalité on ne peut plus martiale. « Soyez assurés que ces insurgés, ces terroristes, qui prennent du plaisir à tuer, quel que soit leur parcours, et où qu’ils aillent, nous les attraperons. Nous les sortirons de leurs caches et ils devront répondre à la justice », a martelé Goodluck Jonathan.

Le président nigérian a indiqué que plusieurs localités du nord de l'Etat de Borno échappaient au contrôle de l'Etat. « Les rapports de nos agences sécuritaires indiquent que l'unité de la nation et l'intégrité territoriale de notre pays sont menacées », a-t-il ajouté. Les troupes supplémentaires qui seront dépêchées dans ces Etats pourront prendre « toutes les mesures qu'elles jugeront nécessaires » pour « mettre fin à l'impunité ».

L'option répressive ne fait pas l'unanimité

La secte islamiste Boko Haram a revendiqué l'attaque de Bama du 7 mai, qui s'est soldée par cinquante-cinq morts, ainsi que celle de Baga, fin avril, qui avait été suivie d'une féroce répression par l'armée.

Suite à ce bain de sang, Washington avait d’ailleurs demandé à Abuja de ne pas se limiter à des réponses sécuritaires face à l'extrémisme de Boko Haram.

Le forum des gouverneurs provinciaux, qui représente les dirigeants des 36 Etats du pays, avait demandé lundi au président nigérian de ne pas imposer l'état d'urgence.

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